IMPUISSANCE DE L’ADMINISTRATION ET REGNE DES TRAFIQUANTS
Points d’évacuations de bois de rose bien connus par les agents de forêts et ceux de la gendarmerie :
Les points d’évacuations de bois précieux en provenance des parc nationaux de Makira, Marojejy, Masoala sont connus par les agents des eaux et forêts et par les forces de l’ordre présents dans les circonscriptions concernées et l’accessibilité de ces zones fait en sorte qu’ il s’avère difficile pour les trafiquants de changer de trajectoire d’évacuation (Makira (,Rantabe, Anandrivola), Masoala (Ambanizana, Vinanivao,Fampotakely, Ratsianarana), Marojejy (Mandena, Maroambihy). Le contrôle d’évacuation devrait être alors plus facile, toutefois le nombre d’agents de force de l’ordre, ce, des agents des eaux et forêts demeurent un grand facteur limitant (Rantabe : principal point d’évacuation et d’ embarquement de bois de rose en provenance de Makira mais seulement 05 gendarmes au niveau de la poste avancée de la gendarmerie, ces agents se déclaraient impuissant , ne pouvant rien faire qu’observer le va et vient des petits bateaux transbordant les rondins de bois de rose vers le large de la baie d’Antongil .
Exploitation illégale de bois de rose : considérée comme une activité économique légale ?
Toutes les personnes rencontrées dans la région de SAVA et à Maroantsetra ont une très bonne connaissance de l’organisation de la filière bois de rose et surtout les liens entre tous les acteurs, non seulement leurs noms, leurs adresses mais aussi leur site d’exploitation et point d’embarquement.
Ces gens circulent librement au vu et au su de tous, et se comportent comme les opérateurs économiques légales, effectuant des différents œuvres sociales (réparations des routes et sentiers au sein de la ville d’Antalaha (principal fief des patrons), réhabilitation des églises ect..
Les trafiquants sèment la terreur au sein des villages croisant leurs chemins
Au début de l’effervescence de l’affaire bois de rose dans la partie de Marojejy (2011), les villages situant à la porte d’entrée du parc avec leurs communes respectifs ont essayé de mettre en place des barrages pour empêcher la circulation des camions transportant les bois précieux et pour faciliter le contrôle des personnes entrant dans le parc. Face à cette résistance de la population locale, les trafiquants n’ont pas tardé à faire de l’intimidation, en commençant par l’envoi de ses commissionnaires pour avertir la population de leur arrivée massive et l’enlèvement des barrages.
La population locale ne s’est laissée pas faire et a maintenu leurs barrages. Une fois arrivée dans le premier village, les trafiquants et ses lieutenants ont menacé de bruler tout de suite ce village au cas où la population résiste. Les notables du village et le maire n’avaient plus d’autre choix que lâcher prise en ordonnant l’enlèvement du barrage.
Le même scénario s’est reproduit au Cap Est ( Ampanavoana, Ambohitralanana) , Masoala ( Ambanizana)