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Trafic des ressources naturelles de Madagascar: Parlons-en!
20 novembre 2015

Filière Bois de rose : Entre mythe et réalité

Filière Bois de rose : Entre mythe et réalité

On peut souscrire à toutes les conventions et à tous les traités internationaux, fonder sa propagande et son projet sur des déclarations d’intention et des promesses vertueuses. Mais quand l’appât du gain devient l’unique fil conducteur de la gouvernance des dirigeants d’un pays, la première chose que l’on fait, c’est de s’asseoir sur tous les principes quand l’occasion se présente de s’enrichir toujours un peu plus.

C’est malheureusement ce qui se passe depuis des années à Madagascar, avec ces derniers temps, une accélération inquiétante des phénomènes visant à dépouiller le pays de ses richesses naturelles au profit partagé entre des dirigeants corrompus et des entités extérieures toujours plus avides de rapines et de gains faciles.

Madagascar étant un pays sous-développé, ne possédant pas de technologies de pointe, ni de brevets susceptibles d’intéresser les multinationales, la seule chose qu’elle puisse monnayer, c’est sa richesse naturelle. Monnayer n’est pas le terme exact, car dans le contexte actuel, il s’agit plutôt d’une braderie effrénée qui se pratique au détriment du pays et de sa population.

Généralement, on entend par richesse naturelle, la faune et la flore, mais également ce qui se trouve dans le sous-sol sous la forme de minerais plus ou moins précieux et les hydrocarbures, fruits d’un lent processus naturel de décomposition organique, s’étalant parfois sur des centaines de millions d’années.

Le principe des richesses naturelles et qui fait le malheur de ceux qui les dilapident, c’est qu’elles ne sont pas renouvelables, en tout cas pas dans un rythme suffisamment rapide pour espérer voir se reconstituer des stocks conséquents, permettant une exploitation et une gestion sur de longues périodes.

C’est le cas pour le sujet que nous allons traiter aujourd’hui et qui implique des complices allant du simple paysan jusqu’au Président de la République.

Qui n’a jamais entendu parler du trafic de « bois de rose », un sujet traité en long et en large par les médias mais sans qu’il n’y ait jamais eu d’enquête approfondie ou d’investigation permettant de dénouer le vrai du faux.

Tous les ans, près de 300.000 ha de forêts disparaissent de la surface de Madagascar, soit à cause des habitudes ancestrales héritées des cultures vivrières dites sur brûlis, soit à cause d’un abattage effréné dans un contexte de misère aggravée.

Les incantations du pouvoir, les engagements auprès des Bailleurs de fonds, les opérations « coup de poing », les condamnations, les arrestations, les confiscations ne réussissent pourtant pas à dissiper les doutes, comme ils ne réussissent pas à disculper les responsables qui, à tous les niveaux, participent d’une façon ou d’une autre à un pillage organisé, d’après un modèle que l’on pourrait qualifier de mafieux.

Les Faits

Tout d’abord, il faut essayer de décoder la vaste campagne de communication mis en place par le régime autour du trafic de bois de rose.

Invariablement, le régime s’adjuge le beau rôle, celui d’un protecteur de la nature innocent, qui s’est engagé auprès des Bailleurs de fonds et des organismes internationaux à protéger et à gérer sereinement les richesses naturelles de Madagascar. Cependant et malgré ces engagements, il existerait à Madagascar des opérateurs économiques véreux qui profitent de la vulnérabilité des systèmes de contrôle mis en place par l’État, pour s’adonner à un trafic juteux.

Pêle-mêle on dit des fonctionnaires subalternes des services déconcentrés du Ministère des Eaux et Forêts qu’ils se laissent corrompre, que les moyens de contrôle, comme le scanner récemment mis en service par les douanes, n’est pas infaillible et que des petits malins en profiteraient. Bref, en aucun cas l’État et ses représentants les plus hauts placés ne sont mis en cause, en tout cas pas à ce niveau du trafic. Au contraire, des responsables comme le Premier ministre Rabemanjara Charles ne manque pas de se faire de la publicité en annonçant en janvier dernier une opération dite « coup de poing » à l’issue de laquelle une bonne quantité d’unité de bois précieux aurait été saisi.

La campagne de communication est tellement efficace qu’il ne se passe pas une année depuis 2004, sans que les médias, alimentés par les services de presse du régime, ne fassent de gros titres sur le démantèlement de tel ou tel trafic.

Mais comme nous allons le voir, il suffit de gratter un peu pour s’apercevoir qu’il y a des éléments contradictoires qui prouvent assurément l’implication du régime et des dirigeants dans ce vaste trafic organisé de façon à ce qu’entre la politique officielle du pouvoir et les présumés trafiquants, il y ait un « no man’s land » institutionnel opaque, à l’intérieur duquel, s’organise le dépouillage systématique des richesses naturelles de Madagascar.

Historique et organisation de la filière bois

En 2000, sous le régime de Didier Ratsiraka, l’exploitation du « bois précieux » a été suspendue, officiellement pour permettre à l’État d’assainir la filière.

Quelques années plus tard, soit en 2004 et sous le régime de Marc Ravalomanana, Madagascar a été frappé par deux cyclones, Elita etGafilo. Ces deux cataclysmes naturels ont fortement éprouvé la population mais également la nature, notamment les vastes zones forestières de la région SAVA situées dans le Nord Est du pays.

Parmi les dégâts constatés, on compte le déracinement de plusieurs milliers d’arbres dont une grande partie de bois précieux. À la suite de quoi, au mois d’octobre de la même année, le gouvernement de Jacques Sylla a promulgué un arrêté ministériel (n°17939/2004, du 21 septembre 2004 portant réorganisation des exportations de bois stipule dans son article premier que  » sont autorisés à l’exportation, les produits principaux de forêts d’essence de 2e, 3e, 4e et 5e catégories sous forme de bois semi travaillé ou travaillé”. On entend par “bois semi travaillé ” tout bois avivé raboté sur les quatre faces pour les bois de 2e catégorie, dont le palissandre, le bois de rose et le bois d’ébène, d’une part, et tout produit de sciage et de façonnage pour ceux des autres catégories (3e, 4e, 5e), d’autre part. On qualifie “de bois travaillé”tout bois façonné, transformé pour une utilisation définitive ne pouvant plus subir de modification (meubles, objets d’art, portes et fenêtres, parquets modernes), autorisant quelques opérateurs économiques du secteur à collecter, commercialiser et exporter le bois arraché lors des deux cataclysmes.

L’autorisation d’exploitation a cependant pris fin, officiellement le 30 mars 2005. Mais malgré cette décision, la collecte, la commercialisation et l’exportation du bois précieux se sont poursuivies, mais cette fois-ci de façon illégale si l’on en croit le nombre de saisies effectuées par le Ministère des Eaux et Forêts depuis 2005 (voir tableau ci-dessous). Depuis, le gouvernement parle désormais d’un trafic illicite dans la filière bois.

Cependant avant d’affirmer l’existence d’une filière illicite (collecte, vente et exportation…) dans le secteur bois, il faut réussir à prouver que les acteurs (opérateurs économiques, exploitants forestiers etc.) de ladite filière sont également en situation d’illégalité. Ce n’est pourtant pas le cas.

L’affirmation de l’existence d’une filière illégale est d’autant plus étonnante, que la totalité des exploitants ont tous eu en leur possession des autorisations délivrées en bonne et due forme, établies par les autorités compétentes, notamment par le Ministère de l’Environnement, leur permettant d’assurer légalement leurs activités.

Des exemples valant mieux qu’un long discours, l’on peut citer les cas suivants :

Exp. 1. Le 6 juin 2004, au port de Mahajanga, 10 containers contenant 250 tonnes de bois de rose ont été saisis. Il a été prouvé que les containers en question appartenaient au Député Marcellin David Randriamitombo (parti TIM) et qu’il avait en sa possession une autorisation légale délivrée par le Ministre de l’Économie de l’époque, Radavidson Andriamparany et par le Ministre de l’Environnement, Charles Rabotoarison. Après la saisie, les containers ont été transférés dans l’enceinte d’Ambohitsirohitra à Antananarivo, après que Marc Ravalomanana en ait expressément donné l’ordre.
Relation de cause à effet ou non, mais quelques mois après, ledit Député fut victime d’une tentative d’assassinat sans que, jusqu’à aujourd’hui, les coupables n’aient été démasqués.

Exp. 2. 7 containers de bois de rose appartenant à la société Dragon Argent ont été saisis au port de Toamasina. La société en question possédait également une autorisation en bonne et due forme, ce qui ne l’a pas empêché d’être dépouillé de sa marchandise avec un transfert des dits containers vers Antananarivo.

Exp. 3. Le 14 mars 2007, 11 containers de bois de rose ont été saisis à l’Ile Maurice et ont été remis au Chef de l’État en personne lors d’une opération de communication dont le régime est passé maître.
Toujours est-il que cette cargaison n’avait absolument rien d’illégal puisque ayant obtenu toutes les autorisations nécessaires de la part des autorités compétentes. Là également, les containers ont été rapatriés à Madagascar et entreposés au palais présidentiel sis à Iavoloha.

Exp. 4. Juin 2007, 4421 unités de bois de rose en provenance d’Antalaha sont saisies à Toamasina. L’opérateur économique Christian Bezokiny propriétaire du bois est immédiatement incarcéré or il s’agit d’un exploitant forestier bien connu et détenteur du permis n°656/MEF/SG/DG/DGDRF/SGRF/EF C04.02.03 datant du 13 novembre 2000 et valide jusqu’au 15 novembre 2008. Malgré l’arrêté d’exploitation promulguée le 30 mars 2005, cet exploitant disposait d’une autorisation délivrée par le Ministre de l’Environnement, Koto Bernard, en date du 4 juin 2007, lui permettant d’évacuer son stock évalué à environ 11.850 unités de bois, inventaire dressé par l’unité de contrôle mobile de la Direction Générale de l’Environnement des Eaux et Forêts en date du 30 mai 2007. Tout le bois saisi a également été transféré à Antananarivo.

Exp. 5. Janvier 2008, l’opérateur économique Ranjanoro se fait saisir son stock de bois de rose lors de l’opération dite « coup de poing » lancée par le Premier ministre. Il se trouve pourtant que l’État a donné une autorisation en bonne et due forme à l’établissement Ranjanoro (note ministérielle n°956/07/MINENV-EF/SG/DGEEF/DVRN en date du 16 octobre 2007) en vu de l’exploitation, de l’évacuation, de la commercialisation et de l’exportation du bois de rose. Bizarrement toutefois, cette note a été brutalement annulée le 10 janvier 2008.

À travers ces différents exemples on devrait pouvoir tirer deux leçons. D’abord que l’État se préoccupe réellement de ce qui ressemble à un trafic à grande échelle, et que d’autre part, il existe bel et bien des opérateurs économiques véreux qui agissent illégalement dans la filière bois.

Cependant, ce serait aller trop vite en besogne et vite oublier que nous sommes en présence d’un pouvoir qui est passé maître en termes de manipulation de l’opinion nationale et internationale.

Il ne s’agit en fait dans tout cela que d’une mise en scène bien ficelée à travers laquelle les acteurs s’interpellent, s’opposent, mais également s’entendent bien plus souvent qu’on ne le s’imagine. Le régime récolte les lauriers de la lutte contre la corruption, de la lutte pour la préservation des richesses naturelles et présente ses trophées comme autant de preuves de son assiduité à suivre les recommandations des Bailleurs de fonds en matière de lutte contre la corruption et de préservation de la nature.

Pour y parvenir, il a mis en place un procédé très simple que nous allons détailler de ce pas.

L’État promulgue des lois interdisant l’exploitation des bois précieux afin de préserver l’environnement. Dans le même temps, le Ministère concerné, à travers son Directeur général, délivre des permis d’exploitation à des opérateurs économiques locaux qui ont fait l’objet d’un tri préalable.

Une fois le bois collecté, chargé proprement dans les containers et prêt à être exporté, le Ministère dépêche ses inspecteurs afin de procéder à une saisie, sous le prétexte qu’il s’agit en fait d’une opération illégale.

Dans tous les cas, la marchandise saisie est systématiquement transférée à Antananarivo, soit dans les locaux de la Présidence, soit dans des lieux inconnus du public. Il arrive parfois que cette marchandise fasse l’objet d’une vente aux enchères, cependant on sait pertinemment que dans ce genre d’opération, seuls les proches du pouvoir sont en mesure d’acquérir les lots.

Les opérateurs incriminés sont arrêtés et incarcérés, mais ils ne sont jamais détenus plus d’une semaine et sont ensuite relâchés. Quant aux agents de l’État, comme les douaniers, les policiers, les gendarmes, les différents inspecteurs, ils ne sont jamais inquiétés même si ils sont le plus souvent soupçonnés de corruption active et passive.

Le scénario est donc immuablement le même et les acteurs connus. Cependant il subsiste une zone d’ombre d’importance, c’est ce qu’il advient des milliers d’unités de bois précieux saisis.

Si comme nous l’avons dit, les autorités font état de quelques ventes aux enchères, la très grande majorité du bois saisi s’évapore purement et simplement. Les questions sont : Qui gère cet énorme stock de marchandise saisie ? Qui s’occupe de sa revente ? Quel circuit parallèle cette marchandise emprunte-t-elle pour sortir du pays ? Et, qui encaisse les énormes dividendes ?

Rôle du BIANCO (Bureau indépendant de lutte contre la corruption)

Un début de réponse aurait été possible si le BIANCO effectuait réellement le travail pour lequel il a été créé et cela avec toute l’indépendance qui sied à un organisme de ce type.

Cependant, nous allons constater que le BIANCO est inefficace, adoptant le plus souvent une posture laxiste dictée par des intérêts qui ont pour causes son rattachement direct à la présidence.

Les intérêts particuliers du BIANCO se sont par ailleurs illustrés à plusieurs reprises. Quand il a de la matière à exploiter par exemple s’agissant de l’enrichissement douteux du groupe TIKO et des nombreux passe-droits dont cette société appartenant au Chef de l’État bénéficie, le BIANCO ne pipe mot. De même quand il s’agit d’enquêter et d’établir le patrimoine du Président de la République comme avant l’élection de décembre 2006, l’organisme est étrangement inerte. L’achat des véhicules 4×4 destinés aux députés, qui se fait hors loi de finance, de même pour les membres de la HCC, là non plus, le BIANCO ne prend la peine de réagir.

Qu’en est-il s’agissant du trafic de bois précieux ?

Les faits sont accablants pour le BIANCO, car il démontre à travers l’agissement de ses agents, qu’il est un acteur à part entière du trafic.

Prenons l’exemple de cet opérateur économique d’Antalaha (frère d’un des Sénateurs de la circonscription, élu TIM), qui a été incarcéré 5 jours au mois de juin 2007 suite à une enquête du BIANCO.
Ce monsieur a eu le tort de vouloir évacuer son stock de bois de rose, jusque-là enterré (pour prévenir le vol) depuis l’interdiction d’exploitation promulguée au mois de mars 2005. Disposant d’une autorisation en bonne et due forme, il procéda donc à l’évacuation de sa marchandise, mais c’était sans compter avec le ministre responsable et son bras armée, le BIANCO, qui procéda immédiatement à la saisie de la marchandise.
Toutefois, on ne comprend pas les agissements des agents du BIANCO quand avant d’envoyer l’opérateur sous les barreaux, ils lui réclamèrent la somme faramineuse de 5 milliards de francs malgaches. Se trouvant dans l’impossibilité de payer une telle somme, l’opérateur en question fut donc arrêté, mais certainement dans le but de faire un exemple, le BIANCO envoya également 13 de ses collègues sous les barreaux, dont Thu Nam et Eric Tam.

Une autre anecdote témoigne des agissements douteux du BIANCO. Au mois de septembre 2007, des agents de cet organisme effectuent une mission à Antalaha. Lors de leur séjour, ces agents sont hébergés, nourris et véhiculés pour une partie par l’établissement Ranjanoro, et pour une autre partie par l’hôtel PALISSANDRE, établissement appartenant à l’exploitant forestier Christian Bezokiny. Fait marquant, toutes les dépenses de ces agents ont été passées en pertes et profits par les deux sociétés.

Ces agents de l’État pourtant payés et indemnisés, à chacune de leur mission, agissent d’une bien drôle de façon, quand ils sont éloignés de leur base. Ce qu’ils font, s’apparente clairement à du racket, un non-sens quand on sait que leur travail consiste à traquer toutes les formes de corruption, passive comme active.

Autre fait troublant, la relative impunité dont bénéficie certains grands pontes de la filière bois. L’exportateur principal, résident à Toamasina, l’opérateur SAM SAM YOCK, ou encore l’un des plus grands exploitants forestiers d’Antalaha, en la personne de l’ancien député Bematana Martin, ami du ministre Koto Bernard, correspondant politique du coach de SAVA le ministre Tsiandopy, n’ont jamais fait l’objet d’aucune enquête et n’ont jamais été inquiétés dans la pratique de leurs activités.

Tous ces faits nous confortent dans l’idée que tout ce qui se passe dans la filière bois et dans l’exploitation du bois précieux, est une vaste supercherie.

Tout comme le régime s’empresse de dilapider les richesses naturelles de Madagascar, comme dans l’exploitation de l’ilménite confiée à la transnationale QMM/RIO TINTO à Fort Dauphin, dans la plus complète opacité. Ou comme il est prévu d’exploiter le gisement de pétrole lourd par la holding Madagascar OIL à Mahajanga, holding enregistrée dans les paradis fiscaux des Caraïbes, le commerce du bois précieux est devenu une importante source de revenus, qu’encaissent de très hauts responsables qui sont uniquement motivés par un enrichissement rapide et immédiat.

L’implication de ces hauts responsables, qui agissent à la fin de la chaîne de production, est donc évidente. En effet, le bois de rose de par sa taille et son poids ne peut être manipulé, entreposé sans que cela ne se voit ou n’attire l’attention. Un rondin de bois de rose mesurant environ 2 mètres et pesant au moins 200 KG.

Si les agents de contrôle, comme les inspecteurs, les douaniers, la police, la gendarmerie, n’agissent pas à la source, donc au moment de l’abattage, de l’entreposage et de la mise en container, c’est qu’ils ont forcément une raison dictée par des intérêts bien précis. De même, quand ce bois de rose quitte l’endroit où il a été coupé et qu’il est acheminé par route, par exemple entre Antalaha et Vohémar, avec pas moins de 7 barrages économiques de contrôle, c’est que les gendarmes et les policiers reçoivent l’ordre express de ne pas intervenir à ce moment. Par ailleurs, les autorités sont parfaitement au courant de l’exploitation de ce bois précieux, puisque les opérateurs payent une ristourne aux communes qui abritent les forêts d’origine. C’est le cas par exemple dans les communes de Lanjarivo et d’Ambinanifaho.

Tout cela démontre l’irresponsabilité totale de ceux qui gouvernent Madagascar à l’heure actuelle. Il est clairement mis en évidence à travers toutes les affaires louches qui défrayent régulièrement la chronique, que les dirigeants de ce pays n’ont qu’une seule idée en tête, s’enrichir rapidement, soit en dilapidant de façon directe les richesses naturelles du pays, soit en le faisant indirectement, à travers des commissions opaques, payées par les transnationales qui s’apprêtent également à dépouiller Madagascar.

Les engagements pris, auprès des Bailleurs de fonds ou des organismes internationaux de protection de l’environnement, ne sont que des leurres, car plus on détruit, plus on est en droit de demander de l’aide, c’est bien là la philosophie mortelle qu’appliquent Marc Ravalomanana et sa clique, toujours au détriment de la population et du pays.

Tableau et informations annexes :

1 rondin de bois de rose mesure entre 1,5 m à 2 m et pèse en moyenne : 300 kg
1 container contient en moyenne : 25 Tonnes de bois de rose
1 tonne de bois de rose est côtée à 6.000 € (en 2006) et 10.000 € (en 2007)

DATEBois de rose saisisPort/LieuEn tonnePrix unitaire €/TonneValeur Totale €/TonneDestination finale
06/06/2004 10 containers Mahajanga 250 6.000 1.500.000 Ambohitsirohitra
27/07/2005 7 containers Toamasina 175 6.000 1.050.000 Antananarivo
14/03/2007 11 containers Maurice 275 10.000 2.750.000 Iavoloha
27/06/2007 4021 rondins Antalaha 804.20 10.000 8.042.000 Inconnu
01/09/2007 660 rondins Antalaha 132 10.000 1.320.000 Inconnu
29/12/2007 76 containers Vohemar 1.900 10.000 19.000.000 Inconnu
28/01/2008 78438 rondins --- 15.687,60 10.000 156.876.000 Inconnu
TOTAL --- --- 19.223,80 --- 190.538.000 ---

Les saisies effectuées par l’État en matière de bois de rose auraient dû permettre à l’État d’engranger presque 200 millions d’euros (soit 520 milliards d’ariary). Or, à notre connaissance, aucune trace d’une telle somme ne figure dans les caisses de l’Etat.

Par ailleurs, ce commerce a contribué à détruire près (car ce ne sont qu’une petite partie des informations qui ont été rendues publiques) de 60.000 unités de bois de rose. Une vrai catastrophe écologique et un vrai gâchis sur le plan de la gestion des richesses naturelles du pays.

La Rédaction

 

fév 5, 2008

http://www.madagasikara-soa.com/filiere-bois-de-rose-entre-mythe-et-realite/

 

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